Depuis plus d'un mois, la Tunisie passe par une suite d'événements consécutifs qui ont modifié le paysage humanitaire du pays.
Le Croissant Rouge Tunisien, organisation phare dans ce secteur, et garante du respect de la dignité humaine, a mis le paquet afin de répondre aux besoins de la communauté locale.
La situation humanitaire est très particulière par le caractère labile de la sécurité, l'instabilité de la situation politique, l'absence de vis à vis à l'échelle régionale et locale, l'éclipse quasi totale de la société civile, le climat de doute et de méfiance, et surtout l'explosion incontrôlée des libertés. Tous ces différents éléments auxquels s'ajoutent les capacités modestes du CRT, ont rendu le travail humanitaire assez difficile et contraignant.
A Bizerte, le comité régional a mis en place une cellule de crise dés le 13 Janvier afin de coordonner le travail de réhabilitation au niveau des deux délégations les plus touchées: Bizerte Nord et Menzel Bourguiba.
Les actions mises en œuvre se projetaient sur 3 axes principaux: Soutenir les structures de santé durant la phase aigue; recruter des volontaires, les former et les orienter; et finalement soutenir la réhabilitation et la reconstruction de la région.
Ainsi, le comité de Bizerte a réussi à recruter 184 donneurs de sang en réponse à l'augmentation des besoins du 14 au 18/01/2011. L’opération de collecte des dons a été arrêtée lorsque l'hôpital nous l'a demandé. De plus, nous avons assuré le soutien psychologique à la population locale dés le début du couvre feu. Cette opération de soutien psychologique s'est déroulée en ligne sur facebook et dans le local du CRT (plus que 600 personnes assistées de 20h à 02h du matin le 14/01/2011).
D'autre part, nous avons recruté 160 nouveaux volontaires pour lesquels nous avons préparé un module spécial pour les intégrer rapidement au CRT et garantir leur aptitude à aider la communauté.
Parallèlement à cela, nous avons entamé l'évaluation des besoins de la communauté locale qui dépasseront de loin nos capacités. L'absence d’une structure d'encadrement et de soutien opérationnelle au niveau régional qui implique et coordonne les différents intervenants a mis le CRT en première ligne.
Notre manque de moyens matériels et le cadre de travail trop étroit menacent de rendre notre travail trop difficile.
Ainsi nous profitons de cette occasion pour demander aux autorités locales et à la société civile de faciliter la tache du CRT et de le soutenir dans ses efforts de réhabilitation du pays car cette responsabilité incombe à tout le monde.
Par Hafedh Ben Miled